Festival de Berlin

“Sairat”, porte-étendard du cinéma indien

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February 15, 2016

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Indes



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Meryl_Streep-by-Brigitte-Lacombe

Meryl Streep. photo (c) Brigitte Lacombe

L’édition 2016 du Festival du film de Berlin, du 11 au 21 février, est l’occasion pour des films indiens comme “Sairat” (Sauvage) de Nagraj Manjule, de profiter de l’exposition internationale d’un festival unique par ses centaines de milliers de spectateurs et son ambiance. Le marché du film est un autre lieu de découverte de nouveaux talents indiens.
 
Le Festival du film de Berlin, la célèbre Berlinale, est avec Cannes et Venise l’un des principaux festivals de cinéma au monde. Il célèbre le cinéma commercial et son grand barnum promotionnel mais permet également à des centaines de milliers de spectateurs de découvrir de nouveaux talents internationaux et des films d’auteur. Cette année, Berlin bénéficie d’une sélection officielle prestigieuse, avec des stars comme George Clooney dans «Avé, César! », des frères Coen et d’un jury étincelant, présidé par la Grande Dame du cinéma américain, l’actrice multi-oscarisée Meryl Streep.
 
La Berlinale est aussi l’occasion pour les jeunes talents indiens d’être sous les projecteurs, en particulier dans la sélection “Génération”. Dans cette section d’avant-garde figurent 55 films du monde entier et parmi eux le long métrage indien « Sairat » (Sauvage), du réalisateur Nagraj Manjule. Il est produit par deux solides acteurs du cinéma indien: Zee Studios et Aatpat Production.

« Sairat », un film en langue Marathi, raconte l’histoire d’amour passionnée dans l’Etat du Maharashtra (Sud) entre un jeune villageois pauvre, Parshya, et Archie, la fille d’un homme politique local. Le couple tente de vivre sa relation librement, confronté à des barrières sociales et à des tabous. Ils subissent la violence des conventions, alors que la rumeur de leur liaison se répand dans le village. Ils sont tentés de fuir…

La distribution accueille de jeunes talents comme Rinku Rajguru, qui interprète Archie, et Akash Thosar (Parshya), ou encore Tanaji Galgunde et Arbaz Sheikh.

Le réalisateur de « Sairat », Nagraj Manjule, âgé de 37 ans, connaît bien les difficultés liées aux barrières sociales et la lutte pour s’assurer une bonne éducation quand on vient d’une famille défavorisée d’une région rurale de l’Inde. Il est né et a grandi dans la petite ville de Karmala, dans le district de Solapur, au sein de l’Etat du Maharashtra (Sud). Son premier court métrage « Pistulya » (2009) était, comme il le dit lui-même, le reflet de son « propre ressenti », et a été primé en Inde. Son premier long métrage « Fandry » (2013), également distingué, traitait de la question des discriminations de castes.

Nagraj Manjule puise son inspiration dans les racines de sa culture locale. Il a une Maîtrise en littérature Marathi de l’Université de Pune et est considéré comme l’un des principaux poètes Marathi contemporains, notamment avec son recueil de poésies « Unhachya Kataviruddha ».

Le potentiel du marché du film

A Berlin, les spectateurs ont également eu la chance de voir le film « Ottaal » (Le piège), en langue Malayalam. Réalisé par Jayaraj Rayashekhan Nair, son scénario est une adaptation de la nouvelle « Vanka » du maître russe Anton Tchekhov. Transposée dans le contexte indien du Kerala (Sud), il raconte l’histoire d’un jeune garçon qui vénère son grand-père et se bat pour échapper à sa condition d’enfant ouvrier dans une usine, d’où le titre du film.

Le Marché du film européen, autre manifestation de la Berlinale, est aussi un lieu de découverte de films indiens. L’un des plus importants marchés du film au monde, avec environ 400 sociétés et 8000 professionnels du cinéma présents, il traite notamment des ventes de films et de leur distribution internationale. La 13e édition du Berlinale Co-Production Market (14-16 février) est, elle, l’occasion pour une sélection de 36 nouveaux projets de longs métrages de 29 pays différents d’établir des partenariats internationaux de financement et de co-production. Parmi eux, figure cette année le film indien « Echo », réalisé par Arati Kadav et produit par Sikhya Entertainment. Cette société de production est associée sur de nombreux projets avec Anurag Kashyap Films, la structure du réalisateur de « Gangs of Wasseypur » (2012), le diptyque sur la pègre de Bombay salué en France par la critique et par un public de passionnés.

Le festival de Berlin met ainsi en lumière quelques nouveaux talents du cinéma indien mais il pourrait assurément refléter avec plus d’ampleur la richesse et la diversité de ce véritable continent cinématographique.

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