Les conséquences des dernières élections locales en Inde

Victoire clé du BJP de Modi dans l’Uttar Pradesh

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March 16, 2017

/ By / New Delhi

Indes



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Le Premier ministre indien Narendra Modi est sorti largement renforcé politiquement après la victoire très nette, annoncée le 11 mars dernier, de son parti, le Bharatiya Janata Party (BJP), à l’élection régionale de l’Etat d’Uttar Pradesh (Nord).

Le scrutin dans cet État du cœur de l’Inde hindiphone et le plus peuplé du pays, avec 200 millions d’habitants, avait valeur de test à bien des égards pour Narendra Modi et son gouvernement. Il s’agissait d’évaluer le degré de popularité du Premier ministre, qui y a activement et personnellement mené campagne, notamment dans la perspective des prochaines élections législatives nationales, en 2019. Le score historique enregistré par le BJP dans cet « UP » dont ont été issus huit Premiers ministres indiens depuis l’Indépendance, en 1947,  est de bon augure pour Modi, dans la perspective d’une réélection pour un deuxième mandat consécutif de cinq ans à la tête du pays.

Le scrutin, ainsi que les quatre autres résultats régionaux publiés le même jour, avaient aussi valeur symboliquement de « mini-référendum » concernant une mesure annoncée par surprise le 8 novembre dernier par le Premier ministre lui-même : la démonétisation. Ce retrait de la circulation, pour les remplacer par des nouvelles coupures, des billets de 500 et 1000 roupies (environ 7 et 14 euros), qui représentaient au total 86% de la valeur de l’argent liquide en circulation, avait plus d’un but officiellement : combattre l’évasion fiscale et la fausse monnaie ; mais aussi, à plus long terme, intégrer dans les circuits de l’argent électronique, à la traçabilité réputée meilleure, une part croissante de la population ; développer la bancarisation et faire réaliser un grand saut technologique à l’Inde, en généralisant les paiements sans argent liquide.

Force est de constater que, malgré les queues géantes devant les machines de retrait de billets des banques pendant plus de deux mois, et l’impact négatif à court terme de cette mesure sur la croissance, la plupart des électeurs qui se sont déplacés n’ont pas tenu rigueur au gouvernement de cette mesure. La démonétisation a, au contraire, pour beaucoup d’électeurs, positionné Narendra Modi comme un champion des plus pauvres et de la lutte contre la corruption et les puissants qui s’y adonnent.

Le BJP n’a pas seulement remporté haut la main l’Uttar Pradesh, s’assurant 311 sièges sur 403 à l’assemblée locale de cet Etat pauvre et rural, mais aussi l’Uttarakhand (Nord) et a pu former des coalitions gouvernementales à Goa (Sud) et à Manipur (Nord-Est). De son côté, le parti d’opposition du Congrès, celui de la dynastie Gandhi, n’a pu que constater une nouvelle fois la désaffection dont il fait l’objet, échappant de justesse à une humiliation totale, grâce à sa reconquête du Punjab (Nord).

Certains médias indiens ont parlé à propos de ces élections intermédiaires clés de « tsuNaMo » (NaMo faisant référence à Narendra Modi). Il faut remonter aux débuts des années 1980, du temps de la splendeur politique d’Indira Gandhi et de son parti le Congrès, pour constater un tel raz-de-marée dans cet Uttar Pradesh à la mosaïque complexe de castes et de communautés.

« Ma gratitude au peuple de l’Inde pour sa foi continue, son soutien et son affection envers le BJP. C’est une leçon d’humilité et une grande émotion », a tweeté Narendra Modi, qui peut se réjouir à plus d’un titre : il renforce à terme aussi sa majorité au sein de la chambre haute du Parlement, le Rajya Sabha (Conseil des Etats) et sa capacité à faire passer des lois et des réformes.

Lire nos dernières informations dans le numéro de mars-avril 2017, de INDES Magazine.

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