Phaltan

Une nature riche en patrimoine

Destination

May 8, 2017

/ By / Phaltan

Indes

mai-juin 2017



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A l’ère des « forfaits tout compris », pourquoi ne pas visiter une ville accueillante où l’air chargé de sucre évoque des traditions et un patrimoine riches ? Ajoutez-y la bienveillance des habitants, et vous aurez fait un voyage inoubliable.

« C’est quoi ton prochain voyage ? », m’a demandée mon amie indienne, Archanna, au téléphone depuis son New Jersey glacial. « Phaltan », ai-je répondu l’air de rien, ce qui n’a pas manqué de retenir son attention. « C’est rural, un ‘taluka’ (NDLR: subdivision administrative équivalente de la commune) de la région de Satara au Maharashtra. Mais tu vas adorer son patrimoine historique et ses habitants chaleureux », m’a rétorquée Archanna, originaire de cette même ville.

Pour une fois, j’ai décidé d’explorer les zones rurales récemment ouvertes au tourisme, l’esprit ouvert et sans préjugés. De bon matin, après avoir suivi la NH4 au départ de Pune pendant une heure et demie, et parcouru les routes de campagne cahoteuses pendant encore une heure, j’arrive enfin dans la ville pittoresque de Phaltan. Bordée de part et d’autre de champs de canne à sucre, d’oignons et de grenadiers, ma route m’a entraînée dans un décor infini d’une verdoyante beauté. C’est la saison des moissons et les agriculteurs sont occupés à couper les cannes à sucre et à les charger sur des charrettes ou des camions en direction des raffineries pour y être traitées. Des bergers nomades passent avec leurs troupeaux de moutons et de chèvres.

Un goût de campagne

Je fais une halte dans un champ de grenadiers où je suis accueillie par Adsool, un fermier maigre et souriant. Sa récolte s’est terminée il y a quelques jours, et il l’a vendue au marché. Tout en me faisant faire le tour de sa ferme, il m’explique que son commerce a été durement touché par la récente démonétisation. La plupart des marchés ont fermés et il a réussi à être payé par chèque à cause de la faible disponibilité de liquidités. Mais le peu qu’il a reçu semble le satisfaire. Alors que je le remercie du temps qu’il m’a accordé, il me tend des graines d’amarante. « C’est tout ce qui reste, vous devriez les ramener chez vous. Vos enfants vont adorer », me dit-il.

C’est mon premier contact avec l’hospitalité des habitants de Phaltan, considéré comme le « Kashi » (Varanasi, anciennement Bénarès) du sud de l’Inde. La légende veut que le dieu Ram, alors en exil, traversa cette région avec sa femme Sita. Pour assouvir la soif de Sita, Ram tira une flèche sur un rocher d’où s’écoulèrent les eaux du fleuve Banganga. Le fleuve est aujourd’hui asséché, mais on raconte que qui visite Phaltan est garanti de récolter le fruit de ses efforts. De là vient le nom « Phalpattan » (« phal », les fruits, « pattan », la ville) qui au fil des années devint Phaltan.

Je descends au très confortable Jakson Inn, et après un verre de leur jus de grenade fait maison, je ressors rapidement, accompagnée de Sachin, le très efficace gérant de l’hôtel, qui a accepté de me servir de guide. Nous parcourons les ruelles étroites pour atteindre la vieille ville et les vestiges des remparts qui s’élevaient fièrement du temps de ses rajas.

Un Etat royal

Phaltan fut gouvernée par les descendants du souverain marathe, Naik Nimraj I Nimbalkar, depuis le XIIIe siècle. Sai Bai, la fille du 15ème souverain de Phaltan, épousa le charismatique empereur marathe Chhatrapati Shivaji Maharaj (1630-1680, plus connu sous le seul nom de Shivaji, fondateur de l’Empire marathe). « Shivaji était le beau-fils de cette ville », laisse éclater Sachin. Au coeur de la ville se dresse le « rajwada » ou palais, qui fut le centre du pouvoir de la dynastie Nimbalkar. La partie vieille du palais date du XIXe siècle, érigée par le souverain d’alors, Shrimant Modhojirao Janrao et fut agrandi au XXe siècle.

Je parcours ce magnifique rajwada, inoccupé aujourd’hui mais toujours entretenu par les descendants de la famille royale. Certaines parties du palais abritent une banque et une bibliothèque. Si vous passez par Phaltan,

ne ratez pas le rajwada. Il n’est pas ouvert au public, mais si vous descendez au Jakson Inn, ils sauront vous obtenir une autorisation de visite de la famille royale. Le rajwada, également appelé Modhoji Manmohan Palace, est composé de

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Comment y aller

Phaltan est à 110 km de Pune (2,5 heures) et 258 km (5,5 heures) de Mumbai par la route. La gare la plus proche est Lonand, à 29 km. Les trains au départ de Mumbai et Pune ne s’arrêtent pas à Lonand.

Où se loger

Phaltan est limité en matière d’hébergement confortable. Toutefois, le Jakson Inn offre la solution parfaite. Premier trois étoiles du LEED GREEN Platinum, système de classification des hôtels, son bar moderne et son restaurant multi-cuisine offre un cadre idéal pour se détendre. Si vous le souhaitez, l’hôtel peut vous organiser un pique-nique au pied des éoliennes de Pussegaon. La région foisonne de forts magnifiques, riches en histoire, comme ceux de Pratapgad, de Sajjangad et d’Ajinkyatara qui méritent le détour. Pendant la saison des pluies, les cascades de Thoseghar sont luxuriantes et tiennent leur promesse. A ne pas rater également, quand on se promène dans la région, le plateau de Kaas, la vallée des fleurs du Maharashtra.

 

 

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