L’antique production de sel dans les marais salants de Kutch, au Gujarat

Le patient et rude travail de la nature et des hommes

L' INDE IMAGÉE

February 3, 2017

/ By and / Kharaghoda, Gujarat

Indes



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Nous sommes à l’extrémité du désert de Little Rann à Kutch, dans l’Etat du Gujarat, à l’Ouest de l’Inde. Le vent charrie des effluves de sel et on ne distingue à perte de vue que de vastes étendues plates de terre blanche.

Ici, à Kharaghoda, les marais salants de la région de Surendranagar abritent depuis des siècles une communauté qui vit exclusivement de la production de sel.

Cette semaine, Media India Group vous fait découvrir ces marais salants de Kharaghoda, avec leurs usines de sel et leurs ouvriers spécialisés. Cette véritable petite ville contribue pour une grande partie à la production de cette précieuse denrée dans l’Etat du Gujarat, qui fournit à lui seul près de 70% du sel indien. L’Inde est le troisième plus grand producteur de sel au monde, après les Etats-Unis et la Chine.

L’environnement salin à Kharaghoda est marqué par des configurations géologiques et topographiques uniques : l’eau est ici, par exemple, dix fois plus salée que celle de la mer d’Arabie ; le désert de Kutch est aride d’octobre à mai, mais le reste de l’année, les marais salants sont submergés.

La production du sel suit son processus naturel à la saison sèche et, à partir de mai, quand la pluie commence à submerger les marais salants et à les faire déborder, les travailleurs quittent alors la région, pour aller habiter les villages voisins. La terre reste submergée jusqu’en août, quand la pluie cesse. L’eau entame alors son reflux et la région commence à s’assécher à nouveau. En octobre, les travailleurs sont de retour et s’installent dans les marais pour cultiver le sel. Là, ils creusent des puits et travaillent le sol à la bêche, pour former des champs carrés. En décembre, les marais sont de nouveau arides et prêts pour la récolte.

Quand c’est la saison, les gens labourent inlassablement la terre tous les jours, sous une chaleur inhumaine, avec une température qui avoisine les 40 degrés la journée, même en décembre, et tombe aux alentours de 5 degrés la nuit. Ce dur travail en extérieur et dans les grandes usines de transformation et de conditionnement du sel est malheureusement rarement récompensé par un salaire digne.

« Je reçois, en moyenne, près de 300 roupies par jour », explique ainsi l’employée d’une usine de sel de Kharaghoda. Elle y travaille avec sa famille, et, tous ensembles, ils arrivent péniblement à joindre les deux bouts. Elle fait partie de ces armées de travailleurs pauvres qui passent leurs journées à l’usine, à emballer quotidiennement des centaines de paquets de sel, tandis que d’autres frères de labeur bravent un soleil éclatant dans les marais, de l’eau jusqu’aux chevilles.

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