L’Inde à la 136ème place du classement mondial de la liberté de la presse

L’inaction du gouvernement actuel contre la violence pointée du doigt

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May 6, 2017

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Un vent de nationalisme fait tomber l’Inde à l’abyssale 136ème place sur les 180 pays listés par le classement mondial de la liberté de la presse

Reporters sans frontières (RSF) a noté un recul de la liberté de la presse en Inde, tout comme un rapport de l’Human Rights Watch (HRW) qui pointe du doigt l’inaction du gouvernement en matière de violence et souligne les multiples menaces contre la liberté rencontrées par les Indiens aujourd’hui.

Un vent de nationalisme fait tomber l’Inde à l’abyssale 136ème place sur les 180 pays listés par le classement mondial de la liberté de la presse. La HRW a également épinglé le bulldozer de « l’Hindutva » (« Indianité » ou « Hindouité », terme définissant la culture indienne en termes de valeurs) – loin d’être amicale ou tolérante – et son manque de remise en question par l’actuel gouvernement. Cette affirmation résulte de la réaction (ou du manque de réaction) du Bharatiya Janata Party (BJP), le parti au pouvoir, envers les actions violentes menées par les milices populaires.

« Le nationaliste hindou essayant d’éliminer toute idée ‘antinationale’ du débat public, la presse généraliste pratique de plus en plus l’autocensure », note le rapport de RSF. Classée 133ème en 2016, l’Inde perd trois places. Le débat soulevé par les idées nationalistes fait rage. « Les journalistes sont de plus en plus souvent la cible de campagnes Internet diffamatoires menées par des nationaliste extrêmes, qui les calomnient et les menacent de représailles physiques. Les journalistes ouvertement trop critiques envers le gouvernement font également l’objet de poursuites judiciaires », indique le rapport. La multiplication inquiétante de ces attaques personnelles envers les journalistes s’accompagnent du développement d’un nouveau lexique : « presstitutes », cyber viol, cyber menaces de mort sans compter les intimidations.

Dans les zones sensibles, comme le « corridor rouge » dans les Etats du Chhattisgarh (Centre-est) et du Jammu & Kashmir (Nord), nombre de journalistes ont été menacés, non seulement physiquement, mais également frappés d’interdiction et de censure. On le comprend aisément, dans ces zones, se pose la question de la sécurité nationale. Toutefois, sans témoignage détaillé des réalités du terrain, la population reste étrangère aux violations des droits et des demandes des habitants et des groupes militants de ces régions. Cela conduit à une opinion divisée qui s’appuie sur une information minutieusement sélectionnée et diffusée au plus grand nombre.

Le rapport de RSF n’est pas le seul à faire mention de cette situation inquiétante. Un rapport de la HRW, diffusé à la même période, exhorte le Gouvernement indien à s’attaquer sérieusement aux violences qui secouent actuellement le pays au nom de la protection des vaches (sacrées en Inde : ndlr). « Des protecteurs autoproclamés des vaches, poussés par un populisme irresponsable, tuent et terrorisent les minorités », explique Meenakshi Ganguly, directrice de HRW pour la région Asie du Sud.

Soulignant que l’inaction du gouvernement est un message en lui-même, elle note, « Les avertissements tièdes des dirigeants du BJP lors du lynchage de musulmans et de dalits (NDLR : castes inférieures), au nom de la protection des vaches, sonne comme un message de soutien de la part du BJP. » Et d’ajouter brièvement, comme en écho au sentiment que suscite la situation actuelle en Inde, « Ce gouvernement, élu sur la promesse d’un développement collectif, apparaît aujourd’hui comme réticent à protéger les plus vulnérables. »

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