Une mer de mousse toxique sur Marina Beach à Chennai

Un phénomène de pollution récurrent de plus en plus grave

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December 3, 2019

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Indes

Octobre-Décembre 2019



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Cette mousse blanche épaisse qui s’étale sur la plage de la côte sud-est de l’Inde et qui attire tant les enfants que l’on voit s’amuser à se rouler dedans est pourtant bien dangereuse. Fruit de l’accumulation de produits chimiques dans l’eau de mer, sa formation n’est pas nouvelle et ne constitue malheureusement pas un cas isolé de pollution dans le pays.

Il s’agit d’une des plages les plus célèbres d’Inde, le rendez-vous incontournable de tous les touristes et de tous les habitants de la ville de Chennai, dans l’État du Tamil Nadu, au sud de l’Inde. Mais depuis quelques jours, cette fameuse plage de Chennai, appelée Marina Beach, n’est plus recouverte d’une foule de promeneurs mais d’une mousse blanchâtre. Et celle-ci n’a rien à voir avec de l’écume. Il s’agit d’une mousse toxique exhalant une odeur âcre et due à la pollution.

Une nécessaire sensibilisation de la population

Si ce phénomène de pollution revient chaque année à la même période, au moment de la mousson, il a pris une ampleur considérable en ce mois de décembre 2019. À tel point que des recommandations d’éviter la zone ont été émises auprès des pêcheurs locaux. Des recommandations qui devraient d’ailleurs être également adressées à la population, qui n’a pas toujours conscience de la dangerosité de cette mousse dont l’aspect n’est pas effrayant et, au contraire, est même attrayant pour les enfants qui se ruent pour jouer avec. En effet, ces derniers jours, on voit des familles continuer à se promener sur la plage de Chennai et surtout, laisser, le plus souvent, les enfants s’amuser avec cette mousse et se rouler allégrement dedans. Pourtant les médecins alertent sur le fait que cette mousse pourrait causer notamment des problèmes dermatologiques.

Une agrégation de produits chimiques

Les experts expliquent que cette mousse est le résultat d’une agrégation de produits chimiques et de phosphate, notamment, dans l’eau de mer, provenant notamment des eaux usées ou des déchets industriels, dont le rejet dans la mer aurait été favorisé par les fortes pluies qui se sont abattues ces derniers jours sur la région, selon certains spécialistes. Mais afin de pouvoir se prononcer précisément, l’agence de surveillance dédiée à la lutte contre la pollution au Tamil Nadu a procédé à des prélèvements afin d’analyser cette mousse.

 

Des femmes prient dans la rivière Yamuna à Delhi, en novembre 2019 (crédit : Adnan Abidi)

Des femmes prient dans la rivière Yamuna à Delhi, en novembre 2019 (crédit : Adnan Abidi)

Une pollution parmi d’autres

Loin d’être un événement isolé, cette pollution sous forme de tapis de mousse, mais qui peut aussi très souvent prendre la forme d’une nappe de déchets plastiques, peut être observée sur d’autres plages et également dans les rivières, comme en novembre, dans la rivière sacrée de la Yamuna à Delhi, où la mousse n’a aucunement empêché les femmes de s’immerger pour des rituels religieux de Chhath Puja. Delhi, la capitale où d’ailleurs, même la pollution de l’air, qui a encore atteint des niveaux très inquiétants en novembre, est visible avec l’épais smog qui enserre régulièrement la ville, en particulier durant la saison froide. Selon la revue The Lancet, cette pollution de l’air avait ainsi causé la mort de 1,2 millions de personnes en Inde en 2017.

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