Varkala au Kerala

Paradis Magnétique

Destination

August 29, 2015

/ By

Indes

Juillet-Aout 2015



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p1


A Varkala, on vient pour la plage, le yoga, l’ayurveda, les rencontres. Et on repart… souvent plus tard que prévu !

Après les villes bondées et poussiéreuses du nord de l’Inde, après deux mois de vêtements couvrant le corps des pieds à la tête par une chaleur inhumaine, après quarante-six heures de train de Delhi à Kochi, puis quatre encore pour arriver à Varkala, on se dit : « Tout ça pour ça ? » Au sortir de la gare, on découvre une ville du sud sans charme particulier, sinon la lumière dorée qui l’enveloppe.

Ce n’est que 70 roupies et deux kilomètres en rickshaw plus tard, que l’on découvre, du haut d’une falaise orangée la mer d’Arabie, majestueuse, accueillant les derniers rayons de soleil dans une douce chaleur. Cette falaise ocre, c’est le secret de Varkala. « C’est un endroit magnétique », affirme Kamaraj, docteur en ayurveda, maitre de yoga, et propriétaire du Yoga Mandala studio. Yolanda, jeune Européenne arrivée il y a trois ans, maintenant propriétaire d’une maison d’hôtes sur la digue, confirme : « C’est un endroit où la magie fait partie du quotidien, mais pour la voir, il faut avoir les yeux de la magie. » Elle ajoute : « Ici, tout est possible ». C’est vrai.

 

A l’arrivée de la gare de Varkala, on ne peut pas manquer la Street Food; un peu plus loin ce sont des objets d’artisanat, des boutiques de vêtements colorés. Les nombreux cafés et petits restaurants offrent une multitude de plats de tous les pays.

A l’arrivée de la gare de Varkala, on ne peut pas manquer la Street Food; un peu plus loin ce sont des objets d’artisanat, des boutiques de vêtements colorés. Les nombreux cafés et petits restaurants offrent une multitude de plats de tous les pays.

Depuis le XIIe siècle, Varkala est un site de pèlerinage hindou. Mais c’est seulement depuis une petite vingtaine d’années que des touristes du monde entier ont investi les lieux. Ce qui donne un étonnant spectacle. Les peaux blanches, ou carrément rouges des voyageurs se partagent la plage principale avec d’élégants saris multicolores et des mundus, le vêtement traditionnel des hommes du Kerala. Les femmes qui optent pour le bikini doivent être conscientes qu’elles attireront le regard d’hommes dont la discrétion n’est pas la qualité principale. Se dévêtir pour aller se baigner ne fait pas partie de la pudique culture du pays. Encore moins pour bronzer ! Coquetterie indienne : la peau doit être la plus claire possible. Alors, prendre en photo les touristes en maillot de bain est devenu un jeu courant. Et ce n’est pas méchant !

Un conseil, négociez !

En montant les rudes escaliers, maladroitement creusés dans la falaise ocre, on arrive sur une digue qui regorge de marchands. Vêtements « tie and die », objets d’artisanat tibétain, bijoux en perles, plumes… Tout est fait pour soulager les routards de leurs roupies. La vingtaine de minutes de balade le long de la digue est ponctuée de « Namaste », « Come to my shop » et « 99% just for you! ». On s’y fait. Les prix ne sont jamais affichés alors un conseil, négociez !

Le soir, l’air sent l’ail grillé et le poisson. Les nombreux restaurants s’illuminent de bougies aux lueurs chaudes. Ambiance paillottes au bord de l’eau, faites de bric et de broc, mais le plus souvent joliment décorées. Souvent, un cocotier pousse encore au milieu du restaurant. Le cocotier est roi. On préfère construire autour de l’arbre plutôt que de le couper. La légende dit même que c’est grâce à leurs puissantes racines que la digue ne s’effondre pas. Les restaurateurs cherchent à attirer les clients en déballant la pêche du matin sur des étals : crabes, homards, gambas, calamars… Varkala est une destination idéale pour déguster des fruits de mer, cuisinés selon les désirs du client. Ici encore, les prix ne sont jamais indiqués sur les menus. Il faudra s’armer de persévérance et, une fois encore, négocier : les prix en haute saison (décembre-février) peuvent atteindre des sommets. Outre les produits de la mer, la plupart des restaurants servent des mets du nord et du sud de l’Inde, et des spécialités continentales. La plupart du temps il s’agit de cuisines italienne, grecque, israélienne, népalaise, japonaise, mexicaine, chinoise… Même la France est représentée dans les menus : la crêpe banane-Nutella est devenue le goûter classique d’après la plage. Si l’on s’est régalé, il est possible de demander au cuisinier de transmettre ses talents. La plupart des établissements proposent des cours de cuisine gratuits. Cependant, la déception peut être grande. Commander des lasagnes auprès d’un cuisinier népalais peut donner lieu à une expérience surréaliste !

 

En partant de la digue, si l’on marche une vingtaine de minutes, on tombe sur une plage de sable noir. Les hindous se pressent autour du temple pour y faire leurs offrandes.

En partant de la digue, si l’on marche une vingtaine de minutes, on tombe sur une plage de sable noir. Les hindous se pressent autour du temple pour y faire leurs offrandes.

Mais la plupart des gens ne font pas seulement le déplacement pour profiter des vagues et du soleil. Ici, un tourisme de la forme et du bien-être s’est développé. Très tôt, la plage s’éveille au rythme des salutations au soleil. On trouve des cours de yoga de toutes sortes, de méditation, de reiki… Il y en a pour tous les niveaux, A l’arrivée de la gare de Varkala, on ne peut pas manquer la Street Food; un peu plus loin ce sont des objets d’artisanat, des boutiques de vêtements colorés. Les nombreux cafés et petits restaurants offrent une multitude de plats de tous les pays. 47 Destination INDES juillet-août 2015 même si la qualité des enseignants est très contrastée. « Ceux qui proposent des cours de yoga ne sont pas tous des professeurs », déplore le gérant d’une auberge, qui préfère rester anonyme. Centres de massages, programmes de désintoxication, instituts de beauté et cliniques dentaires pullulent également. Les plus aventureux choisiront de tester le parapente et le surf, même si les vagues tuent chaque année… Ce n’est pas pour rien que les plages de Varkala sont répertoriées comme étant parmi les plus dangereuses du Kerala.

L’espoir d’un miracle

Pour certains, Varkala est aussi la carte de la dernière chance. La digue est devenue un haut lieu de l’ayurveda, médecine traditionnelle indienne. Des cancéreux que la médecine occidentale a condamnés viennent ici dans l’espoir d’un miracle à l’ombre des cocotiers.

Ici, on est loin du tourisme de masse et des jeunes backpackers venus chercher de la drogue bon marché. Il règne un esprit ouvert et bienveillant. Le soir, sur la plage ou lors de grandes tablées internationales, on parle lecture spirituelle ou dernier remède ayurvédique. Même si, après une très saine journée de yoga et de jus de pastèque, on se laisse aller à une petite bière ou un cocktail ! Ne vous étonnez pas si on vous demande de cacher votre bouteille de bière sous la table, l’alcool est officiellement interdit au Kerala. Mais comme le dit crûment un patron de restaurant, « Vive la corruption ! » Comprenez par là : un petit bakchich au policier et il fermera les yeux…

Mais ici, plus encore que ce que l’on y fait, la magie résulte des gens que l’on y rencontre. Ainsi de cette Anglaise, très émue par un incendie qui a ravagé plusieurs magasins sur la falaise. Modestement, elle a activé son réseau pour recueillir des fonds. Une semaine plus tard, elle offrait 1 500 euros aux habitants qui avaient perdu leur commerce et leur maison. Ou cet Américain, qui a ouvert un café. Il offre logis et couvert aux voyageurs, contre un coup de main pour le service… Il y a cet homme, venu de Macédoine, qui a fait l’expérience du silence pendant une dizaine de jours. Tous les soirs, au moment du coucher de soleil, sans un mot, il rassemble d’un signe de la main et d’un bon sourire, tous les voyageurs. Dix minutes plus tard, trente personnes en cercle rient ensemble sur la plage. Parfois, on n’a pas besoin de mots. Puis il y a encore cet homme originaire du Darjeeling par sa mère, du Kerala par son père. Il a débarqué à Varkala à 14 ans, et a commencé par des petits boulots, avec une seule idée en tête, avoir un jour son propre restaurant. Cuisinier, serveur, il a tout fait. Il y a quatre ans, il a fait la connaissance d’une voyageuse espagnole. Elle aussi était venue pour des vacances. Elle est toujours là. Il y a un mois, celui qui est devenu son compagnon a ouvert son premier restaurant. Il l’a appelé « Le Darjeeling ». A Varkala, tout peut arriver, mais il est rare de repartir à la date prévue.


 

Guide pratique

Comment s’y rendre En avion :
L’aéroport de Trivandrum est le plus proche, à environ 50 kilomètres de Varkala. Pour rejoindre la plage, le train est la solution la moins chère. Depuis la gare, prendre un rickshaw jusqu’à la digue (environ 80 roupies). Plus onéreux, mais plus confortables, les taxis font aussi le trajet entre l’aéroport et la plage.

En voiture :
Varkala est reliée par la route à la majorité des grandes villes du Kerala.

En bus :
Des bus réguliers relient Trivandrum à Varkala, compter 1h30 de trajet.

En train :
Varkala est bien connectée au réseau ferré. Presque tous les trains y font une halte.

Où petit déjeuner :
Au Coffee Temple. Pour son ambiance détendue, ses délicieux jus de fruits, ses hamacs et ses serveurs venus des quatre coins du monde, voyageurs logés par le propriétaire.

Où déjeuner :
Chez Abba. Pour sa cuisine soignée et variée, et le sourire des membres de l’équipe népalaise.

Où dîner :
Au Darjeeling café. On y trouve les meilleurs cuisiniers de la région et l’atmosphère est chaleureuse.

Où dormir :
Au On the way. Sans doute la plus belle auberge de jeunesse de l’Inde ! Sa propriétaire, artiste d’origine espagnole peint de mille couleurs tout ce qui lui tombe sous la main.

Où prendre un cours de yoga :
Au Yoga Mandala studio. Recommandé par les adeptes et plutôt bon marché, ce cours propose différents types de yoga, pour tous les niveaux.

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