Airbnb, l’hébergement partagé

Tendances

December 1, 2015

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Indes

Novembre-Décembre 2015



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Airbnb, l’hébergement partagé

Airbnb, l’hébergement partagé

Il suffit d’avoir le sens de l’hospitalité et celui des affaires pour se lancer dans le Airbnb. Les Indiens ne manquent ni de l’un ni de l’autre. Mais souvent il s’agit aussi d’un beau partage.

Une fois encore, l’Inde brûle les étapes. Ce pays où pendant si longtemps n’ont coexisté que les somptueux cinq étoiles et les petits hôtels minables à trois francs six sous, a eu à peine le temps de voir éclore les « guesthouses » et autres hébergements de charme à prix doux. Voici déjà les Indiens en proie à la fièvre du Airbnb. Et ce n’est pas un hasard si les fondateurs de la compagnie créée à San Francisco en 2008 ont rencontré eux aussi Narendra Modi lors de sa visite dans la Silicon Valley en septembre. Le sous-continent indien est un immense marché ; son potentiel est énorme. Et ma foi, les génies de Airbnb avaient bien leur place aux côtés des patrons de Google et autres Facebook.

L’hébergement partagé est presque une évidence en Inde. Les maisons y sont souvent conçues pour les familles élargies, avec une génération à chaque étage ! Mais les temps changent, et dans les métropoles, les propriétaires mettent désormais en location un ou plusieurs étages inoccupés, les enfants n’ayant plus forcément envie de vivre à l’ombre de leurs parents et grands-parents. Le concept du Airbnb a l’avantage d’apporter de la souplesse à ces sous-locations. Finis les baux de 3 ou 5 ans, avec la crainte que les locataires s’incrustent. On loue quand on veut à qui on veut.

C’est en partie ce qui a séduit Capucine et Antoine Redon. « On poste sur le site de Airbnb des photos et le prix de ce que l’on veut louer et on attend les candidats. Après, on a toute liberté pour dire oui ou non », explique Capucine. L’acceptation ou le refus dépendent aussi bien du profil des candidats que de la période à laquelle ils entendent débarquer. La jeune femme apprécie également qu’il n’y ait aucune transaction financière directe entre elle et les personnes qu’elle héberge. Le locataire paie directement Airbnb. La compagnie verse l’argent dans les 24 heures qui suivent l’arrivée des clients, après avoir prélevé une somme modique.

Un bonus

Pour le client, la différence entre un Airbnb et une « guesthouse » réside d’abord dans le sentiment de pouvoir vivre quelques jours durant « comme des locaux ». C’est bien sûr vrai dans le monde entier, mais en Inde ce bonus est peut-être plus important qu’ailleurs… car ce n’est pas évident. « Nous avons des visiteurs occidentaux qui sont curieux de voir comment vivent des expatriés en Inde, relève Capucine. Mais nous avons aussi eu des Indiens, venus peutêtre pour la même raison ». Ou tout simplement parce que le petit studio qu’offrent Capucine et Antoine est situé dans l’un des plus merveilleux quartiers de New Delhi : Nizamuddin Est, à deux pas du tombeau d’Humayun ! « On accueille les gens dans notre ambiance. C’est un endroit qui nous ressemble et ils partagent l’Inde que nous connaissons et que nous aimons », dit encore Capucine.

 

Airbnb offre aux clients le confort d’un séjour dans un environnement comme à la maison

Airbnb offre aux clients le confort d’un séjour dans un environnement comme à la maison

Bref, les amateurs de Airbnb ne cherchent pas nécessairement à faire des économies en logeant chez l’habitant. La barsati des Redon est à 4 000 roupies (55 euros) la nuit. On peut y faire sa cuisine. Surtout, une barsati c’est unique et ça devient rare. Construite sur le toit de la maison, il s’agissait à l’origine d’une immense pièce où toute la famille était censée se réunir lors de la mousson pour profiter de la fraîcheur de la brise. D’où son nom : barsat signifie forte pluie en ourdou. Spécifiquement delhiite, la barsati est en train d’être tuée par l’avènement de l’air conditionné.

Les Redon ont encore davantage à offrir : eux-mêmes. Ancienne journaliste, Capucine est aujourd’hui entre autres choses professeur de yoga. Une passion dont elle peut parler pendant des heures. Antoine est musicien. Quiconque a tâté du Airbnb sait que l’on cherche à habiter chez quelqu’un qui vous ressemble tout autant que dans un quartier bien précis. Vous trouverez sur Airbnb à Paris ou à Copenhague des « appartements genre bohème dans quartier branché » ; ce sera plus difficile en Inde ! En tout cas à Delhi. Il n’empêche. Cette loi de l’ « attraction » joue ici aussi. « Les gens qui viennent chez nous portent un certain regard sur l’Inde, même s’ils ne la connaissent pas bien. Ils ont des attentes. Ce sont parfois des artistes. Ils sont ici pour ‘connecter’ avec ce pays. Je prends toujours le temps de parler longuement avec eux s’ils le souhaitent », conclut Capucine.

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