La sécurité routière en Inde

Vers une réduction de moitié du nombre d’accidents ?

Dossier

July 19, 2017

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Indes

JUILLET-AOUT 2017



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Les comportements dangereux des conducteurs, dont le non-respect de la loi, sont responsables de la plupart des accidents et de la mortalité routière en Inde

Près de 500 000 accidents se produisent chaque année sur le deuxième réseau routier du monde. Problèmes d’infrastructures, de comportement des usagers, de réglementation : la sécurité routière est un enjeu majeur en Inde.

Avec plus de cinq millions de kilomètres de routes, l’Inde est le deuxième plus grand réseau routier au monde. Mais c’est également l’un des plus dangereux : un accident mortel toutes les quatre minutes. Chaque jour, ce sont plus de 1300 accidents qui coûtent la vie à 400 personnes à travers le pays.

Selon le rapport 2016-17 du ministère des Transports routiers et des Autoroutes, en 2015, 501 423 accidents de la route ont fait 146 133 mots et 500 279 blessés. Un bien triste record et une dégradation de la situation par rapport à 2014 avec une hausse du nombre d’accidents de 2,5%, du nombre de décès de 4,6% et du nombre de blessés de 1,4%. Mais cette détérioration n’est pas nouvelle. Ces chiffres sont en constante augmentation depuis 2003, qui enregistrait déjà 406 726 accidents, 85 998 morts et 435 122 blessés. En 2015, le Tamil Nadu (Sud), le Maharashtra (Ouest) et le Madhya Pradesh (Centre) dominent le classement des Etats les plus accidentés. Toutefois c’est l’Uttar Pradesh (Nord – sixième en termes d’accidents) qui comptabilise le plus grand nombre de morts sur la route, suivi du Tamil Nadu et du Maharashtra.

Les défis de la sécurité routière sont donc immenses pour le gouvernement indien qui, engagé dans la « décennie d’action pour la sécurité routière » portée par les Nations Unies, s’est engagé, dans le cadre de la Déclaration de Brasilia, à réduire de moitié le nombre d’accidents d’ici 2020.

Voitures, rickshaws et vaches sur un réseau en expansion

La principale responsable de l’aggravation de la situation est l’introduction massive de nouveaux véhicules chaque année. Avec une augmentation annuelle moyenne les plus rapides au monde – 9,8% entre 2005 et 2015 – le nombre de véhicules motorisés enregistrés a atteint le chiffre de 210 millions en 2015. Mais les usagers du réseau routier sont bien plus variés : voitures, camions, bus, deux-roues, rickshaws ou vélos-rickshaws, vélos, piétons mais également carrioles, vaches, ou encore chameaux se partagent les routes, chacun à son rythme. Ils utilisent un réseau qui s’étend rapidement et les nouvelles autoroutes et autres voies rapides s’avèrent dangereuses pour ceux qui n’ont pas encore intégré, ou refusent d’appliquer, les usages de ces nouvelles infrastructures. En particulier pour les deux-roues qui sont les premières victimes – 31,5% des accidents mortels.

Face à cette multitude d’usagers, les infrastructures sont également à critiquer. Si de nouvelles routes apparaissent tous les jours, nombre sont mal construites ou mal entretenues et beaucoup sont dépourvues d’aménagements : réseaux de drainage, trottoirs ou encore passages piétons. Couplés aux comportements dangereux, les risques sont démultipliés, notamment pour les plus vulnérables, les piétons, qui représentent 9,5% des personnes tuées sur la route.

Les comportements dangereux des conducteurs, vitesse ou conduite sous l’emprise de l’alcool (à gauche), ainsi que le non-respect de la loi (centre) sont responsables de la plupart des accidents et de la mortalité routière ; (à droite) une multitude d’usagers partagent les routes, dont même les vaches

Une multitude d’usagers partagent les routes, dont même les vaches

Les conducteurs responsables de 77% des accidents

Si l’on peut pointer du doigt les infrastructures, l’augmentation du nombre de véhicules ou leur mauvais état, ce sont surtout les comportements des conducteurs qui sont à l’origine des accidents et de la mortalité routière. Ils sont responsables de plus de 77% des accidents en 2015, selon le ministère des Transports et des Autoroutes.

La vitesse – responsable de près de 48% des accidents en 2015 – et la conduite sous influence, en particulier l’alcool – 3,3% des accidents et 4,6% des décès en 2015 – restent les deux facteurs majeurs des accidents et de la mortalité routière. Des dangers dont semblent pourtant bien avoir conscience certains conducteurs, à l’instar de Dinesh, chauffeur de taxi à Delhi depuis quatre ans, qui insiste sur ces deux problèmes. Pour lui, « le gouvernement doit interdire complètement la consommation d’alcool au volant. » Un message entendu par la Cour suprême, qui a interdit, le 1er avril, la vente d’alcool dans un rayon de 500 mètres autour des autoroutes – règle cependant déjà contournée par beaucoup. Plus largement, il incrimine le comportement des usagers, souvent « trop sûrs d’eux ». « 50% des conducteurs respectent les règles et 50% ne les respectent pas » d’après Dinesh. Très au fait des dangers de la route, et à cheval sur le port de la ceinture de sécurité, il semble bien pessimiste quant à l’évolution des comportements au volant. Il observe

(que « la situation s’est dégradée », notamment à cause de l’augmentation du nombre des véhicules et le non-respect des règles, problème qu’il relie à la corruption. Selon lui, si des contrôles policiers sont )

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