Les nouveaux rythmes électroniques en Inde

Tendances

May 8, 2017

/ By / New Delhi



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Anish Sood, DJ indien, au festival indien de dance musique, Sunburn

Anish Sood, DJ indien, au festival indien de dance musique, Sunburn

La musique dance est la nouvelle tendance en Inde. Outre le fait d’attirer dans le pays des artistes et des festivals internationaux, elle génère également l’éclosion de talents locaux.

En décembre 2015, à Mumbai, ville de Bollywood, une foule immense se précipite au concert du légendaire Hardwell, souvent considéré comme le meilleur DJ du monde. Un record mondial en terme de public avec quelques 100000 personnes, soit 30000 de plus que prévu. Voilà de quoi attester de l’engouement du public indien pour la musique dance, ou EDM (Electronic Dance Music, en anglais). Lors de ce concert, la star néerlandaise avait déclaré, « L’Inde est sans doute le plus grand amateur de musique dance. Une telle énergie et un tel engouement pour l’EDM ne se trouvent nulle part ailleurs qu’en Inde. »

En effet, la popularité de ce genre musical auprès du public indien se reflète dans la programmation des festivals de musique électronique, qui se développent de plus en plus en Inde, et accueillent de nombreux artistes internationaux : Armin van Buuren, Axwell, Dimitri Vegas & Like Mike, Above and Beyond, Martin Garrix, Afrojack, Hardwell ou même le DJ français David Guetta.

« Même le ‘Ultra Music Festival’ débarque en Inde cette année, c’est une très bonne nouvelle pour nous, les amateurs d’EDM en Inde », déclare Charit Midah âgé de 19 ans, producteur de musique dance. Le « Ultra Music Festival », festival majeur de musique électronique, a récemment annoncé sa venue à Delhi en septembre prochain, et a même déjà programmé une deuxième édition pour le mois de janvier 2018, censée se dérouler à Mumbai.

L’Inde a aussi vu naître ses propres festivals de musique dance, comme le « VH1 Supersonic » ou le « Sunburn », le plus grand festival de musique d’Asie, rassemblant tous les ans les meilleurs DJ du monde entier.

La jeunesse indienne : un marché porteur

En seulement quelques années, l’EDM s’est rapidement développée en Inde. Son succès peut être attribué tant à la croissance rapide de la jeunesse indienne, qu’à celle de la classe-moyenne du pays.

« Je crois que l’EDM s’est véritablement distinguée en Inde dès les années 2010, notamment après le concert du ‘Swedish House Mafia’ à Mumbai, deuxième ville de leur dernière tournée mondiale ‘One Last Tour’. C’est ainsi que beaucoup ont découvert ce genre musical », explique Raghav, habitant de New Delhi et jeune amateur de musique dance depuis sept ans qui s’est formé tout seul à l’EDM.

« Mon artiste préféré est Martin Garrix, comme pour beaucoup d’Indiens, je crois. Lors de son passage à Mumbai en novembre dernier, la foule était incroyable : plus de 40000 fans », se souvient Aadish Nagpal, étudiant à l’Université de New Delhi pour qui la jeune star internationale de 20 ans a été une source d’inspiration pour se lancer dans la production de musique dance il y a presque trois ans.

À côté de ces grands noms internationaux s’illustrent aussi des artistes indiens comme le jeune et charismatique Anish Sood, considéré comme l’un des meilleurs DJ du pays, dont le succès aurait permis à l’Inde d’être sur la carte mondiale de l’EDM. Ce jeune prodige de 29 ans a joué aux côtés de David Guetta – lors de ses tournées en Inde en 2012, en 2015, et en janvier 2017 – ainsi qu’avec Tiësto, Dimitri Vegas & Like Mike, Steve Aoki et Afrojack, avec qui il a également partagé la scène.

Mais pour plaire à un public plus large, peut-être faut-il produire des rythmes plus « desi ». Nucleya, producteur de musique EDM et originaire de New Delhi, a ainsi lancé en 2015 son album, « Bass Rani », ouvrant le genre musical à un public plus varié. Perché sur un camion chargé de haut-parleurs hurlant ses morceaux, lors d’une procession en l’honneur de Ganpati (divinité hindoue à tête d’éléphant) à Mumbai, il avait été suivi par des milliers de personnes. « Sa musique est très différent de l’EDM traditionnelle. C’est en mélangeant des chansons hindis et des références culturelles populaires indiennes qu’il a pu susciter une telle admiration », explique Aadish Nagpal. Devenu une signature à part entière, Nucleya se refuse à qualifier son travail d’EDM mais plutôt comme un genre en soi.

Lors de la deuxième édition de l’« Amsterdam Dance Festival » qui s’est tenu à Mumbai en février dernier, des débats ont même révélé qu’en Inde, le métier de DJ aurait pris le pas sur ceux de l’ingénierie, et que de plus en plus de jeunes ont décidé de s’y former. Ainsi, l’Inde connaît un fort développement des écoles de musique électronique, du Nord au Sud de l’Inde.

Anish Sood confie avoir reçu de nombreux appels de jeunes amateurs motivés, en quête de conseils. Anish Sood est d’avis que l’EDM, déjà bien installée dans l’industrie de la musique et auprès du public indiens, a de beaux jours devant elle en Inde.

 

 

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