Quand les frères Lumière inspirèrent les Indiens à faire du cinéma

L’histoire du cinéma en Inde

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July 12, 2017

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Les frères Louis et Auguste Lumière ( en cartouche :insérée: une cliché tiré photo du film « L’Arrivé d’un train en gare de La Ciotat »)

Les frères Louis et Auguste Lumière ( en cartouche, insérée, une cliché tiré photo du film « L’Arrivé d’un train en gare de La Ciotat »)

Le cinéma naît à Paris et les frères Lumière, pionniers du cinématographe, débarquent en Inde en 1896, juste après que leur film de 50 secondes « L’Arrivée d’un train en gare de La Ciotat » fit fureur à Paris et en Inde. 

7 juillet 1896 : les frères Lumière organisent une projection de six courts-métrages à l’hôtel Watson à Mumbai (autrefois Bombay) et l’Inde assiste à la naissance du cinéma sur son territoire. Forte de l’engouement parisien, l’arrivée des cinématographes français en Inde suscite autant d’enthousiasme que d’appréhension chez les Indiens. Cela n’empêche pas le quotidien The Times of India de qualifier de « merveille du siècle » la projection à une roupie accueillie par l’hôtel Watson. L’émerveillement ressenti par le public local annonce l’enthousiasme ininterrompu depuis pour cet art en Inde, notamment à Kolkata (autrefois Calcutta) et Chennai (autrefois Madras).

Au programme : « Londres, entrée du cinématographe », « Bains de mer », « L’Arrivée d’un train en gare de La Ciotat », « Cyclistes et cavaliers arrivant au cottage », et « La Sortie de l’usine Lumière à Lyon ». Le 14 juillet, les frères Lumière organisent une seconde projection au cinéma le Novelty à Bombay, où sont projetés 24 films dont « Gros temps en mer » et « La Tamise du pont de Waterloo ».

Si l’illusion crée par les images animées suscite d’abord la confusion dans le public, une fois habitué il est conquis : cette découverte allait définitivement bouleverser les esprits.

Les projections indiennes continuèrent un mois durant, alternativement dans ces deux salles, jusqu’au 15 août 1896.

L’art indien au cinéma

Le cinéma étant d’abord considéré comme une forme d’art visuel, les nombreuses disciplines artistiques pratiquées en Inde lui donnent une longueur d’avance sur l’Europe et les Etats-Unis. Les fondamentaux traditionnels de la culture indienne tels que la peinture, la musique, ou encore le « natya » (théâtre), le « nritya » (pantomime), ou le « nritta » (danse) entre autres, nourrissent bientôt le cinéma indien.

Peu après les projections des films des frères Lumière, le cinéma fait fureur en Inde. En 1897, le professeur Stevenson présente un spectacle, « The Flowers of Persia » au théâtre le Star, à Calcutta. Empruntant sa caméra à Stevenson, le photographe indien Hiralal Sen filme quelques scène du spectacle sous le titre d’« Une scène de danse » (1898). L’année suivante, il fonde avec son frère la Royal Bioscope Company, première société de production cinématographique du Bengale et de l’Inde.

Premier film et premier documentaire indien « The Wrestlers » (« Les Lutteurs », 1899), réalisé par H.S. Bhatavdekar, montre un combat de catch dans les jardins suspendus de Mumbai. Premier film à être distribué en Inde, « Sree Pundalik », film marathi muet de Dadasaheb Torne, sort 18 mai 1912 au Coronation Cinematograph de Mumbai.

Malgré les nombreuses tentatives d’autres pionniers, le premier long métrage à connaître un succès commercial est réalisé par Dadasaheb Phalke (aussi connu comme le père du cinéma indien). Pour son premier film « Raja Harishchandra » (1913), film muet marathi, Dadasaheb Phalke a pioché dans les épopées sanskrites. Pour la première fois, on y voit des hommes incarner des rôles de femmes. A ce jour, ce film marque un moment charnière dans l’histoire du cinéma indien et n’a cessé d’inspirer des générations de réalisateurs.

Le cinéma indien serait français alors ? Non !

Dès la première projection d’images animées tremblotantes des frères Lumière sur le mur du Grand Café à Paris, le cinéma est devenu une passion française. Bien que les avancées techniques aient vu l’émergence de films à gros budget, la France restait déterminée à faire du cinéma une forme d’art avant-garde plutôt qu’une machine à billets. Bien qu’héritier d’une technologie française, le cinéma indien prenait exemple sur le cinéma hollywoodien, pour se forger sa propre identité mêlant art et industrie. Ses succès et ses innovations, contrebalancés par ses échecs et ses plagiats grossiers, font du cinéma indien le plus gros producteur de films dans le monde avec près de 2 000 longs-métrages par an.

 

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