Ajmer : temple rouge et ville d’or

Récit de l'histoire sainte des jaïns

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August 28, 2017

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Indes



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Monument symbolique de l’histoire du jaïnisme (une religion née en Inde dans le courant du Xe siècle ou IXe siècle avant notre ère), ce temple d’Ajmer est une véritable merveille architecturale. Derrière sa structure extérieure de grès rouge ouvragé, le temple dissimule une ville d’or.

Passant en trombe devant le temple, son architecture complexe me force à m’arrêter un moment pour l’admirer, ébahie. Le bâtiment de grès rouge sculpté de grandes arches et de piliers se dresse et se détache de la ville anarchique qui l’entoure. Intriguée, je me décide à entrer. Alors qu’on me demande de retirer mes chaussures, j’apprends que c’est un temple jaïn. « Seul le musée du temple est ouvert aux touristes. Le sanctuaire est réservé aux prêtres du jaïnisme », m’informe l’homme qui me remet le billet d’entrée à dix roupies.

Situé dans la ville d’Ajmer, dans l’Etat du Rajasthan (Nord), le temple de Siddhkoot Chaityalaya est également connu sous le nom de « temple rouge ». Edifié vers la fin du XIXe siècle, il est dédié à Rishabhdev, le premier des vingt-quatre « Tîrthankaras», chefs spirituels des jaïns.

Séparé par un couloir étroit et les pratiques religieuses des fidèles, le temple principal et la galerie des visiteurs offrent une représentation détaillée des croyances du jaïnisme. Bien que le temple principal ne soit pas ouvert aux touristes, la galerie des visiteurs, ou musée, offre aux béotiens un aperçu de la vie du premier « Tîrthankara ».

Une ville d’or

Un escalier étroit nous mène à l’entrée de la ville d’or protégée par un bouclier de verre. Une maquette en trois dimensions de la ville, en bois plaqué d’or, décrit une histoire sainte et nous raconte une épopée.

Racontant les différentes étapes de la vie de Rishabhdev, il s’agit d’Ayodhya, sa ville natale. Les fresques dépeignent sa naissance : de nombreux chefs spirituels, dont Indra, lui rendent visite dans une procession d’éléphants, de chevaux et de chars pour l’accueillir. Tout à sa joie, Indra fait même trois fois le tour de la ville avant d’emmener Rishabhdev au Mont Sumeru, la montagne dorée, sur lequel il assoit le bébé « Tîrthankara » pour la grande cérémonie d’ablution.

Cette ville d’or représente la vie du saint, de sa naissance à l’âge adulte, jusqu’à atteindre le « Nirvana » ou l’éveil spirituel.

Renoncer aux plaisirs terrestres

Assis sur son trône dans une cour royale, Rishabhdev se délecte d’un ballet effectué par la merveilleuse Nilanjana. Mais celle-ci qui meurt soudainement en dansant. Indra la remplace par une autre, mais Rishabhdev remarque le changement. C’est suite à cet incident qu’il réalise la nature éphémère du monde et décide de renoncer aux plaisirs terrestres.

Humains et dieux applaudissent sa décision et l’emmènent en palanquin céleste dans la ville de Prayag où il renonce au monde pour devenir ascète. Sous un banian, Rishabhdev se déshabille et s’arrache les cheveux un à un pour montrer son renoncement absolu aux plaisirs terrestres et au confort matériel. Il entre ensuite en méditation pour purifier son âme et restera mille ans dans la même position pour atteindre l’éveil suprême et briser le cycle perpétuel de la mort et de la renaissance.

Après avoir atteint l’éveil, Rishabhdev édicte les cinq règles de conduite du jaïnisme : se libérer de la violence, du mensonge, du vol, du vice et des attachements terrestres.

Pratiqués par les disciples du jaïnisme, ces principes continuent à diriger la vie de ses prêtres. Le musée ne dévoile qu’un pan de cette histoire, héritage de l’esprit et des croyances de cette religion. Pourtant, la foi sous-jacente traverse toutes les frontières.

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